Le peintre Robert Falcucci

Lorsque l'on explore les rues d’un village, que l'on pousse les portes, on découvre les empreintes laissées par les personnages qui ont marqué durablement leur époque. Le peintre Robert Falcucci (1900- 1989) était de ceux-là, lui qui vécut une partie de son enfance à Saint-Aubin et revint y vivre dans les années soixante.
L'enfance et l’adolescence dans l’Yonne
Robert, Désiré, Charles Falcucci naquit le 10 avril 1900 d'une mère berrichonne et d'un père corse qui travaillait à Châteauroux pour les Postes françaises. Lorsqu'il eut 3 ans, sa famille arriva à Saint-Aubin où le père venait d'être nommé receveur des postes. Robert restera au village durant 7 années qui le marqueront profondément, au point d'inscrire à jamais dans sa mémoire les visages, noms et événements qu'il évoquera 60 ans plus tard dans la préface du tome 2 de La vallée d’Aillant.
Interne au lycée Paul-Bert d’Auxerre (qui deviendra le lycée Jacques Amiot), il obtiendra son baccalauréat.
Ensuite, c'est le départ pour Paris à l'âge de 19 ans.
Les années à Paris
Robert fut hébergé chez un aquarelliste de grand talent qui habitait le quartier de Passy. Après des études à l'académie de Passy, puis aux galeries des Beaux- Arts et ensuite à l'École supérieure des arts décoratifs, Robert Falcucci commença sa vie professionnelle en 1924 comme dessinateur publicitaire chez Renault, entreprise qu'il quitta en 1927. Affichiste talentueux, il fut sollicité jusqu'à la fin de sa vie pour des créations publicitaires.
En 1924, le peintre épousa Odile Ginioux avec qui il eut sept enfants, quatre filles et trois garçons dont Jean-Paul qui deviendra prêtre. Sa fille Marie-Josèphe viendra habiter Saint- Aubin avec son mari et ses enfants, dans l'ancien bureau de poste où son père vécut enfant.
En 1948, Robert Falcucci devint peintre officiel des Armées mais également peintre d'œuvres à caractère religieux dont il fit don à de nombreuses paroisses, en particulier à celle de Saint-Aubin et à bien d'autres dans l'Yonne. Portraits, affiches, thèmes militaires ou religieux, paysages, nus, tout l'inspirait.
Le retour à Saint-Aubin
Lorsqu'il revint à Saint Aubin avec son épouse dans les années soixante, il acheta un ancien relais de poste en très mauvais état. Il sut le transformer en une jolie demeure sans oublier d'y ajouter un grand atelier lumineux. Sa maison, située aujourd'hui ruelle Falcucci, est signalée par une plaque de céramique réalisée par l'artiste Alain Gaudebert.
Les dernières années
Robert Falcucci qui était né en 1900, nous quitta en 1989, comme un clin d'œil à ce département qu'il a tant aimé. Il nous laisse un aperçu de la vie à Saint-Aubin en 1910 à travers la préface qu'il a écrite dans le tome 2 de La vallée d'Aillant, écrit par son ami l'abbé Noirot.
Il repose avec son épouse Odile dans le petit cimetière de Saint-Aubin-Château-Neuf, non Ioin de certains de ses enfants.
D’après Philippe Noirot